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L'artiste


Delphine GIGOUX-MARTIN

L'Artiste

Née en 1972, Delphine Gigoux-Martin étudie l’histoire de l’art et l’archéologie à Clermont-Ferrand, ville où elle est toujours installée.

"Son travail d’artiste a toujours été influencé par la nature et la culture et plus précisément le rapport entre humanité et naturalité. Elle conçoit ses œuvres et expositions à travers plusieurs techniques de représentation : sculpture, dessin, installations, vidéo, etc. pour questionner le monde et le sens que l’on lui donne en ouvrant le champ des dialogues.

Dans ses œuvres, le réel se mêle au mythe, à l’abstrait, à l’imaginaire pour que chacun puisse interpréter, se questionner. Cette confrontation entre des forces opposées est une source d’inspiration constante pour l’artiste. »

Delphine Gigoux-Martin utilise dans ses œuvres tout un bestiaire animal pour écrire sa propre mythologie. Une mythologie cependant remplie d’inquiétante étrangeté, un jeu troublant dans ces installations sur l’attraction et la répulsion. Attraction de la nature sauvage, de sa part de merveilleux, évocation de fables anciennes qui suspendent la temporalité dans un entre-deux où l’homme retrouve une certaine communion originelle avec son environnement, à moins que ce ne soit cette même nature qui ne reprenne ses droits en s’invitant dans des lieux façonnés par la main de l’homme.
Répulsion de cette même nature que l’on a mis tant de temps à domestiquer et qui ressurgit alors sous une forme des plus inattendues. Car, en inscrivant ses œuvres dans un rapport à l’espace, notamment celui de l’exposition, Delphine Gigoux-Martin remet en jeu notre connaissance de notre environnement. Chaque installation est ainsi pensée par rapport au lieu où elle est montrée, et l’exposition au cab n’échappe pas à cette règle de « in-situ fantasmagorique ».

Delphine Gigoux-Martin utilise la figure de l’animal à la manière d’une fable décalée. Elle imagine, modélise et dessine des situations d’antagonismes merveilleusement absurdes. Elle fait coexister la part affective, esthétique, symbolique des animaux avec leur réalité vitale de nourriture consommée.

La base du travail de Delphine Gigoux-Martin est la simplicité virtuose du dessin au fusain qu’elle pratique dans et en dehors du format traditionnel de la feuille de papier. Elle utilise autant l’espace spectaculaire des murs (walldrawing) que la vidéo pour le mouvement de dessins animés à la main, image après image, ou la non-matière de dessins d’ombre. Dans le même temps, elle travaille aussi des pièces petites et intimes comme les dessins sur photographies… ou sur papier. Souvent elle superpose à son trait d’autres techniques de représentation : des sculptures de porcelaine ou de taxidermie inscrivent leur volume en ombres chinoises, d’une immatérialité dense, dans le faisceau des projecteurs vidéo de ses dessins animés. Certaines pièces peuvent être activées lors de performances dînatoires interactives mises en scène par l’artiste. La percussion narrative des œuvres de Delphine Gigoux Martin est renforcée par l’harmonie formelle des pièces toujours faites d’élégante simplicité et de délicatesse aigüe. Toute la place est laissée à l’émerveillement devant la fantaisie des images et la jouissance des niveaux de lecture.